Le premier constructeur automobile français PSA Peugeot Citroën a provoqué un choc jeudi en annonçant la fin de la production de voitures en 2014 à l'usine d'Aulnay (Seine-Saint-Denis), où travaillent plus de 3.000 salariés, et un plan global de 8.000 suppresions de postes en France.
Philippe Varin, le patron du groupe, a dit "mesurer pleinement la gravité des annonces faites aujourd'hui, ainsi que le choc et l'émotion qu'elles provoquent dans l'entreprise et dans son environnement". Mais selon lui "l'ampleur et le caractère durable de la crise qui affecte notre activité en Europe rendent désormais indispensable ce projet de réorganisation". "Personne ne sera laissé au bord du chemin", a-t-il promis... tu parles !
Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault a évoqué "un véritable choc" pour l'industrie. Il a demandé à la direction de PSA de mener "sans délai" une "concertation".
Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a lui parlé de "séisme".
Le groupe a mis en avant des pertes au premier semestre et une réduction durable des marchés en Europe pour justifier ces décisions radicales en matière d'emploi qui viennent s'ajouter à des mesures anoncées fin 2011.
Ce nouveau plan prévoit la fin de l'assemblage à Aulnay (3.000 postes), la suppression de 1.400 postes à l'usine de Rennes et de 3.600 emplois dans les effectifs hors production tous sites confondus, dont 1.400 en recherche et développement.
Selon Bernard Thibault dès lors que Peugeot annonce la suppression de 8 à 10.000 emplois, il faut multiplier par trois, voire quatre, pour mesurer l'impact en termes d'emplois pour l'ensemble du pays. La CGT va "réagir", a-t-il prévenu.
Jean-François Copé, secrétaire général de l'UMP, a jugé que "la cote d'alertre (était) dépassée" et mis en avant la question de la compétitivité des entreprises. L'opposition (...) sera à ses côtés (du gouvernement) s'il s'agit d'assumer enfin que la priorité absolue pour notre pays, c'est la compétitivité de notre industrie, a-t-il lancé.
Et pendant ce temps jeudi, à la Bourse de Paris, l'action de PSA a pris 3.46% à 7.39 euros...
La guerre est déclarée, a estimé Jean-Pierre Mercier, délégué CGT. En septembre, "une grande bataille va commencer". PSA a précisé que son projet de réorganisation comprenait "un recentrage de la production en région parisienne sur Poissy et la revitalisation du site d'Aulnay".
À mon avis il est malheureusement fortement à craindre que de nombreux autres plans de restructuration ne se révèlent dans les semaines ou les mois à venir dans notre pays. Et c'est le cas pour moi aussi, d'ici quelques jours, je vais me retrouver pour la première fois de ma vie au chômage...