Bruno Maman est né en 1965 à Metz d'une famille de juifs algériens ayant quitté Constantine à la fin de la guerre d'Algérie, pour se retrouver là, sous le ciel de Lorraine, parce qu'une tante de cette fratrie de neuf frères et soeurs était tombée amoureuse d'un militaire en permission à Marseille et toute la famille a suivi.
A Metz, il y avait un vieux piano et des mix-tapes que le père faisait pour les trajets en voiture : des cassettes enchaînant Oum Kalsoum et Charles Aznavour, Farid El Atrach et Christophe. « Avec le recul, je réalise que la musique n'était pas un divertissement pour mes parents. On sentait que ça oeuvrait quelque part, toujours lié à leur histoire. Même Aznavour, ça exultait quelque chose. » Bruno Maman, qui a appris trois accords de guitare grâce à un copain d'une de ses deux grandes soeurs (ré-sol-mi, probablement), est devenu entre-temps un fondu de jazz. Dans un caf-conc' de Thionville, il tombe en arrêt devant Bernard Lubat ou Hermeto Pascoal, ce multi-instrumentiste aux cheveux et à la barbe de magicien qui impressionna tant Miles Davis durant sa période électrique. Les dissonances de Keith Jarrett ou Thelonious Monk lui parlent alors plus que les élans rock de Led Zeppelin.
C'est un esprit aussi que le chanteur a voulu retrouver dans l'enregistrement de son nouvel album "Faire l'amour".
Place de Wazemmes, est le 1er extrait. Un morceau plein de douceur....